Le régime de l’Algérie et son incarnation ne reconnaissent pas officiellement Yennayer comme un fondement de l’identité du pays.
Les constitutions qu’il a imposées ne reconnaissent pas non plus Taqvaylit comme devant être naturellement la langue nationale, officielle et naturelle de son peuple séculaire.
Depuis le début du Mouvement national de libération qu’elle a initié en 1926, la jeunesse kabyle a régulièrement payé le prix fort de ses entreprises de démocratisation en 1949, 1980, 1985, 1988 et jusqu’à l’hécatombe de 2001.
Aujourd’hui, la nouvelle génération réclame et désire une vie paisible où elle peut exprimer et exercer toutes ses aptitudes et ses ambitions.
À l’occasion de Yennayer de cette année, le Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie a accompagné, soutenu et organisé des manifestations en Kabylie pour la célébration de cette date historique.
À Tizi Ouzou, dans une ambiance générale délétère, entretenue par des personnes aux accointances policières avérées, la procession s’est ébranlée dans un calme et une séréni-té qui ont imposé le respect de tous.
De bout en bout du parcours, pas un commerçant, pas un boutiquier et pas un citoyen n’a eu à déplorer la moindre gêne, Bien au contraire, nombre parmi eux ont exprimé l’adhésion essoufflée de participer enfin à une manifestation pacifique qui tienne compte de leurs pré-occupations.
Le peuple kabyle prend conscience de lui-même de jour en jour. Il découvre et assume avec responsabilité la réalité de son histoire, ancienne et récente.
À l’occasion de Yennayer 2961, dans une Algérie générale en proie à la prédation, à la spéculation et à la basse corruption qui se décline jusqu’à un niveau jamais atteint, le peuple kabyle s’est démarqué et affirme une rupture définitive avec le régime arabo-islamique qui lui dénie sa propre existence.
Kabylie, le 12 janvier 2011 Le MAK