• Marches victorieuses du MAK en Kabylie

    Pour entamer une nouvelle année de luttes pour l’autonomie de la Kabylie, le MAK vient à nouveau de défier le régime raciste de Bouteflika en organisant deux marches à Vgayet et Tizi-Wezzu. Malgré la répression et l’insécurité qu’entretiennent le pouvoir et les islamistes dans la patrie kabyle, ces manifestations ont drainé plus de 10.000 personnes. Le MAK qui enregistre cette victoire reste cependant sans nouvelles de quelques uns de ses militants. Il alerte l’opinion internationale sur ces disparitions et appelle le peuple kabyle à la vigilance. Son président, depuis l’étranger, suit l’évolution de la situation de très près et ne manquera pas d’intervenir médiatiquement en cas de besoin.

    A l’issue de ces démonstrations, une déclaration portant sur l’officialisation de la langue kabyle a été lue sur place.

    En voici sa traduction française.

    TIMANIT I TMURT N YEQVAYLIYEN
    MOUVEMENT POUR L’AUTONOMIE DE LA KABYLIE
    MAK
    Appel au peuple kabyle pour la généralisation de l’utilisation de la langue kabyle Vu la Déclaration universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 et notamment : Article 1 Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

    Article 2 Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.

    De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.

    Vu la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et notamment : Article 1 Les peuples autochtones ont le droit, à titre collectif ou individuel, de jouir pleinement de l’ensemble des droits de l’homme et des libertés fondamentales reconnues par la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme et le droit international relatif aux droits de l’homme.

    Article 2 Les autochtones, peuples et individus, sont libres et égaux à tous les autres et ont le droit de ne faire l’objet, dans l’exercice de leurs droits, d’aucune forme de discrimination fondée, en particulier, sur leur origine ou leur identité autochtones.

    Article 3 Les peuples autochtones ont le droit à l’autodétermination. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel.

    Vu la Constitution algérienne et notamment : Article 3 bis Tamazight est également langue nationale.

    L’État œuvre à sa promotion et à son développement dans toutes ses variétés linguistiques en usage sur le territoire national.

    Prenant acte du fait que depuis 1962, le pouvoir arabo-islamique d’Alger s’emploie sans relâche à faire passer des lois scélérates qui sont contraires à l’histoire générale du pays, à ses coutumes et mœurs ancestrales dans le seul but d’escamoter la réalité historique, culturelle et spirituelle du peuple kabyle qu’aucun envahisseur n’a réussi à absorber, Conscient du danger d’extinction programmée de la langue kabyle à travers une arabisation forcenée et une islamisation rampante menée avec le concours de puissances étrangères, Affirmant que le droit de s’exprimer dans sa langue maternelle est un droit inaliénable, inaltérable et immuable qu’aucune raison, ni aucune loi, ni aucune circonstance ne peut interdire ni en limiter l’usage, Timanit i tmurt n yeqvayliyen (Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie) appelle l’ensemble du peuple kabyle à user quotidiennement et sans aucune limitation de son droit naturel affermi par les conventions internationales, à s’exprimer en premier lieu en kabyle et par préférence à toute autre langue.

    Il exhorte le peuple kabyle à exercer ce droit en tout lieu, en tout temps et en toute circonstance envers tout vis-à-vis, qu’il soit de statut privé ou public.

    Il recommande en particulier d’user de ce droit dans les tribunaux, les commissariats de police, les brigades de gendarmerie, les barrages routiers, les municipalités, les sous-préfectures, les préfectures ainsi que dans toute autre administration publique ou privée.

    Il invite les municipalités de Kabylie à faire procéder à la kabylisation de l’environnement de leurs territoires ; les commerçants, industriels et responsables d’infrastructures scolaires et universitaires des frontons de leurs établissements respectifs.

    Peuple kabyle ! Le moment est venu pour nous de redresser la tête et de relever tous les défis. Notre dignité ne se monnaye pas. Soyons fiers de nos aînés qui ont transcendé toutes les adversités afin de nous transmettre une langue, une culture et une civilisation propres que nous devons promouvoir et perpétuer.

    Vive la Kabylie libre et autonome ! Kabylie, le 12 janvier 2010