• Empêchement de Hocine Azem de rejoindre Tunis à partir de l’aéroport Houari Boumediène : Récit d’une cabale

    Notre interlocuteur commence par dire qu’en remettant son passeport à la guichetière pour valider son billet qu’il a commandité par voie électronique, celle-ci lui a, dès qu’elle a tapé le nom et prénom, fit savoir qu’elle devait exécuter les instructions qu’elle a reçues à son sujet. Les instructions de l’employée consistaient à alerter « qui de droit », c’est-à-dire les policiers.

    30/03/2013 – 11:48 mis a jour le 30/03/2013 – 11:48 par Saïd Tissegouine

    Rencontré hier à Tizi-Ouzou, le cadre du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK) et du Congrès Mondial Amazigh (CMA) et non moins militant des droits de l’Homme, M. Hocine Azem, est longuement revenu sur sa mésaventure de l’aéroport Houari Boumediène. A titre de rappel, Hocine Azem devait se rendre au cours de cette journée du 27 mars 2013 à Tunis pour participer à un grand rendez-vous politique du CMA lequel a fait l’objet d’une longue préparation.

    En ce qui le concerne, Hocine Azem devait à l’issue de cette rencontre de Tunis faire une communication et faire des ateliers autour de la réalité et des objectifs du MAK. Notre interlocuteur commence par dire qu’en remettant son passeport à la guichetière pour valider son billet qu’il a commandité par voie électronique, celle-ci lui a, dès qu’elle a tapé le nom et prénom, fit savoir qu’elle devait exécuter les instructions qu’elle a reçues à son sujet.

    Les instructions de l’employée consistaient à alerter « qui de droit », c’est-à-dire les policiers. En effet, deux policiers en civil qui n’étaient pas loin de la guichetière, s’approchèrent. Selon Hocine Azem, les deux hommes prirent son passeport et le prièrent de les suivre. Les voilà tous les trois en dehors de l’espace couvert de l’aéroport. Après quelques mètres de marches, Hocine Azem se retrouve à l’intérieur d’une voiture banalisée avec « ses deux » policiers. « Le véhicule en question, témoigne notre interlocuteur, est immatriculé en France ». Hocine Azem poursuit : « Avant que le véhicule dans lequel je me trouvais démarre, il a d’abord été précédé par un véhicule officiel de la police, c’est-à-dire aux couleurs et au giro-phare de la police nationale. La direction prise est celle du commissariat se trouvant non loin de l’aéroport. Une fois arrivé à l’intérieur de cette institution policière, les deux agents qui m’ont interpellé et qui étaient habillaient en civil ont commencé par me dire pourquoi « ma préférence » d’une compagnie d’aviation étrangère à la compagnie nationale ? Je leur ai dit que c’est l’Etat algérien qui, après tout, a accordé l’agrément à cette compagnie dite « étrangère » et, dans ce cas, est-ce à le soupçonner du manque de patriotisme ? ». Sur ce, Hocine Azem fut prié d’attendre dans la salle d’attente du commissariat mais après qu’il fut prié d’éteindre son portable cellulaire. Il remit également sa CNI (carte nationale d’identité) aux policiers qui détenaient déjà son passeport. Celui-ci, les policiers l’ont récupéré des mains de la guichetière au niveau de l’aéroport. Après une attente d’une durée indéterminée, Hocine Azem fut amené à la sûreté de daïra de Dar El Beïda.

    « Les deux policiers qui m’ont interpellé, témoigne notre interlocuteur, m’ont donné l’impression d’avoir grande autorité sur les policiers de la sûreté de daïra de Dar El Beïda ». Par ailleurs, Hocine Azem reconnaît que les deux policiers qui l’ont « cuisiné » parlaient dans un français de très haut niveau. « Peut-être que ces deux policiers étaient en réalité « des gentlemen » du DRS ? », lui avons-nous fait remarquer. « Vu leur grande instruction, je suis persuadé effectivement qu’ils ne pouvaient appartenir qu’au DRS », répond aussitôt notre interlocuteur avant d’ajouter : « Ils ont manifesté beaucoup de courtoisie et de respect à l’endroit de ma personne ». Revenant à son tête-à-tête avec les deux policiers, Hocine Azem fait le récit du dialogue que voici : Un des deux policiers : Vous appartenez au MAK, GPK et CMA, est-ce que vous savez que ces trois organisations ont illégales ? Hocine Azem : Le gouvernement algérien n’avait-il pas déjà négocié avec des organisations illégales tels que les aârchs le MCB (mouvement culturel berbère) ? Le policier qui a posé la question : Ici, c’est moi qui pose les questions ! Hocine Azem : Je ne fais que vous rappeler un fait historique.

    Le policier : Est-ce que le MAK est la même organisation que le GPK ? Hocine Azem : Le GPK est le bel enfant légitime du MAK.

    Le policier : Est-ce que le CMA fait partie du MAK ? Hocine Azem : Le CMA est une ONG internationale qui défend les droits de tous les peuples amazighs ; pas seulement les droits du peuple kabyle.

    Le policier fait cette observation : On vous connaît tous, notamment Bouaziz Aït-Chebib.

    Telles ont été les questions de la police et les réponses de Hocine Azem. Notre interlocuteur dit également avoir refuser de signer le procès-verbal (P.V) qu’on lui a demandé de signer. Pourquoi donc ? « J’ai eu l’impression, dit-il, que ce n’est pas celui qu’un troisième policier remplissait en fonction de mes déclarations qu’on m’a soumis pour la signature ». Hocine Azem explique encore : « Dans le P.V qu’on m’a donné à signer n’a pas repris les appellations MAK, GPK et CMA. Je suppose donc que celui qu’on ma donné à signer a été rédigé bien avant ma présence devant les policiers ». Enfin, Hocine Azem dit que lorsqu’il a été relâché, il devait être 16 heures ou 16 heures moins quelques minutes alors que son avion pour Tunis a décollé de l’aéroport Houari Boumediène à 15 heures.

    Said Tissegouine