• Déclaration de deux militants du MAK de la section du village de Taqervuzt

    SECTION DE TAQERVUZT DÉCLARATION Notre combat au sein du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK) a été toujours clair dans ses positions. Nous y sommes parce que nous sommes persuadés de la justesse et de la noblesse de son objectif et de ses finalités.
    Aujourd’hui, certains énergumènes qui se prennent pour des zaïms et des chefs incontestés, mus par une commandite douteuse, tentent de polluer le message du MAK par l’intox et la dislocation des rangs. À vrai dire, tout le monde a compris leur aigreur et leur dépit de bêtes blessées que le train de l’histoire a laissé à quai.

    Les faits ! Un séminaire a été organisé au niveau de notre village. Au vu de ses objectifs déclarés, il était censé être un débat démocratique, libre et contradictoire, sur la Kabylie, en vue d’examiner les propositions à même de la faire sortir de la situation que lui fait subir le pouvoir algérien. C’est cette profession de foi qui a induit une adhésion massive et positive des citoyens du village que nous saluons à l’occasion et que nous remercions pour leur bonne foi et leur esprit de solidarité.
    Mais malheureusement, il s’est vite avéré que les desseins de quelques organisateurs – que nous ne voulons pas nommer ici pour le moment – était de pacifier la Kabylie et la rendre indifférente quant à la com-mémoration du 20 avril, date-repère qui est un jalon essentiel de notre histoire récente et du combat de no-tre peuple.
    Normalement et ordinairement, un séminaire dont l’ambition affichée est “débats” est sanctionné par une synthèse qui résume les propositions des uns et des autres. Pour le séminaire de Taqervuzt, il n’en était rien. En définitive, il s’est révélé n’être qu’une rencontre où palabres, bizantineries et anathèmes ont sup-planté l’essentiel et dévoyé son objectif initial. Un séminaire bridé et bien orienté où il fallait tendre vers de mêmes penchants en canalisant les débats vers des idées-forces qui suggèrent des convictions pré-arrêtées. Pour cette raison, les organisateurs ont soigneusement trié les participants en déniant la parole aux citoyens du village qui ont souhaité y prendre part. Il n’y a pas eu d’ateliers de travail où des proposi-tions pouvaient naître.
    Dans de telles conditions, il est évident que l’objectif assigné à cette rencontre n’est pas celui affiché. La majorité des villageois est frustrée.

    Nous étions dans le comité d’organisation qui a pris le nom, fort heureusement, de “Groupe de Jeunes Volontaires de Taqervuzt”, et nous avons fait des mains et des pieds pour réussir le séminaire et donner une image très honorable de notre village. Notre souhait était de pouvoir proposer de bonnes alternatives pour nous sortir de la crise actuelle et la Kabylie avec. Mais malheureusement, ce n’était pas le cas puisque il y avait des gens qui cherchaient d’autres objectifs qui ne sont pas les nôtres. La preuve, ils ont appelé à ne pas rejoindre les marches organisées pour le 20 avril sous prétexte que celles-ci vont minimiser la date et la banaliser.
    Mais soyons sérieux ! Le 20 avril est l’héritage de tous les kabyles et amazighs dignes de ce nom. Il a été décrété en 1980 comme journée nationale anti répression et aujourd’hui, le pouvoir en a fait une “journée nationale de l’internet” ! La population de Taqervuzt refuse de cautionner cette félonie et réitère son plein engagement à contribuer avec tous ses moyens à l’avènement de l’autodétermination de notre peuple.

    Une autre chose est très importante. Par la marche du 20 avril, nous avons rendu un vibrant hommage aux martyrs de la Kabylie tombés en 2001, à tous les militants de la démocratie de la liberté d’expression et de la cause juste. Nous nous inclinons devant leurs mémoires.

    Autre forfaiture. Notre section a organisé le lundi 18/04/2011 une conférence, animée par M. Arezki At Hemmuc et ces mêmes organisateurs sont venus pour la perturber. À l’écoute des diatribes de haine proférées lors de cette honteuse intrusion, les présents ont été choqués et consternés; mais ils ont aussi compris que le jeu est clair désormais pour chacun et pour tous et la Kabylie se souviendra.

    Taqervuzt, village connu pour ses sacrifices et réputé pour sa participation aux causes justes, n’était et ne sera jamais au grand jamais une tribune d’insultes, d’ironie et de perfidie à l’égard des militants qui ont sacrifié leur vie pour nous permettre d’arriver au niveau actuel de conscience et de mobilisation du peuple kabyle.

    Pour tout cela, nous déclinons toute responsabilité vis-à vis des conséquences négatives qui peuvent être engendrées par ce séminaire d’où étaient exclues des structures politiques et plusieurs personnalités de grande envergure.
    Mais naturellement, nous ne doutons pas de la probité des personnalités qui ont consciencieusement pris part à cette rencontre. Bien au contraire, elles sont nos invités et également les invités du village et elles méritent notre reconnaissance et nos vifs remerciements pour leur contribution efficace, positive et mar-quante.

    Cet éclairage qui s’impose a pour objectif de mettre les points sur les « i ».
    Nous avons besoin d’une façon urgente de plus d’union. Une union qui agrège tous et chacun dans les diffé-rences, car nous sommes convaincus que c’est ça qui renforcera de plus en plus nos rangs.

    L’histoire nous interpelle à faire preuve de militantisme et de travailler jour et nuit afin de préserver nos va-leurs ancestrales, notre identité, notre histoire, nos repères et aussi d’éveiller la conscience populaire.
    Matoub Lounès disait : “ Win i yawen innan d acu i d tafat, int-as d iγallen idduklen ”. Cette assertion est aussi la nôtre.

    Toutes et tous pour une Kabylie libre et autonome Taqervuzt, le 28/04/2011 Tawdiat Med (Bouhou)
    Ahmed Hamoum