• Changement de président par intérim : Un acte responsable

    Le changement survenu à la tête du MAK est une décision politique des plus légitimes. Ayant commis des actes contraires à sa mission, l’ex-président par intérim a été logiquement limogé. Cela relève de ma responsabilité. Quand des fautes graves sont commises, cela se sanctionne dans toutes les hiérarchies. Qu’il en demande les raisons (même s’il les connait largement) est compréhensible. Qu’il perde son sang froid en rendant public un communiqué que son propre Exécutif lui a refusé est en soi impardonnable. On ne peut se revendiquer de la démocratie quand on refuse de se plier à la décision collective.

    Pour tous ceux auxquels le MAK et le Gouvernement Provisoire (GPK) restent en travers de la gorge, cette affaire est une aubaine. Ils s’en sont saisis pour dénoncer mon « autoritarisme ». Ainsi l’autorité devient son excès aux yeux de ceux qui ne partagent pas une décision qui s’impose. Il me semble que là est l’arbre qui cache la forêt. L’ampleur prise par cette affaire sur la toile est quelque peu exagérée.

    Le niveau de responsabilité qui est le mien me fait obligation de trancher chaque fois que cela est nécessaire. Que s’est-il passé au juste ? Le 14 août 2007, le congrès constitutif du MAK m’avait élu président pour quatre ans. En décidant de créer le 1er Gouvernement de l’histoire de la Kabylie, je demandais au Conseil National de me proposer un de ses membres pour lui confier l’intérim de la présidence du MAK. Par le biais du communiqué du 22/05/ , celui-ci avait exprimé son souhait que j’ai respecté en prenant la décision de nommer la personne recommandée à assurer mon intérim. Voici les liens http://mak.makabylie.info/Presidence-du-Gouvernement,00775?lang=fr http://mak.makabylie.info/MAK-Nomination-d-un-president-par,00778?lang=fr 1). L’ex président par intérim a d’abord commis deux fautes que je lui avais signalées. La première a consisté à confondre le congrès du MAK et le Congrès National Kabyle que le MAK a décidé d’organiser en vue d’un front kabyle pour la Kabylie et le peuple kabyle. Cela s’est traduit par la remise des clefs du MAK y compris à ses ennemis. Alors que le Conseil National avait confié la Commission Préparatoire du Congrès à un de ses membres, l’ex président par intérim l’en dessaisit et y introduit des éléments étrangers au MAK dont un éminent correspondant du DRS.

    Par ailleurs, j’ai été informé que d’anciens dissidents du MAK qui avaient, par deux fois, signé dans la presse algérienne des écrits désavouant le GPK, étaient prêts à réintégrer la structure. J’ai émis la condition d’une déclaration de leur part en faveur de notre démarche.

    2). Mais voilà que, chargé de faire signer cette déclaration à ces ex-membres du MAK, l’ex président par intérim envoie le 16/07/2011 un SMS à des dizaines de destinataires dans lequel lui-même rejoint les thèses de nos adversaires. Au lieu de rallier ces derniers à nos vues, il épouse les leurs. Alors, j’ai envoyé le 29/07/2011 une « Note Interne » destinée aux membres de l’Exécutif et du Conseil National dans laquelle j’annonçais la suspension de la Commission préparatoire du Congrès du MAK dès lors qu’elle était livrée à l’ennemi. C’est à ce moment-là qu’il commet la troisième faute grave. Le 30 juillet, il tient, à Iâzzugen, une réunion mixte (MAK et éléments étrangers au MAK) et lit devant tout le monde la note interne. Les membres du Conseil National et la base militante déjà désorientés par les agissements de l’ex-président par intérim se sont révoltés et ont poussé à une réunion d’urgence de l’Exécutif. Elle aura lieu le 5 août 2011. L’ex-intérimaire se présenta avec une déclaration désavouant à demi-mots le Président du GPK. Même rejetée par l’écrasante majorité des présents cette « réponse à la Note Interne » se retrouve publiée sur des sites-web hostiles à notre ligne.

    Quoi de plus normal qu’il perde sa place au profit d’un cadre de confiance ? Je ne reviendrai pas sur toutes les contre-vérités déversées ensuite par cet élément qui se prend pour ce qu’il n’est plus.

    Enfin, et sans paranoïa aucune, il est curieux que des tentatives de déstabilisation interne se succèdent depuis octobre 2010. D’abord au sein du MAK-France, puis au sein même de l’Anavad, et enfin au MAK tout court, à l’approche de son congrès.

    Traiter de dictateur un responsable politique qui ne permet pas les déviations et les dérives est un tort que chacun aura constaté de lui-même.

    Je tiens les pièces à conviction à la disposition des militantes et des militants, surtout tous ceux qui subissent des pressions, y compris policières pour quitter le MAK.

    J’appelle à la sagesse et à la cohésion. La Kabylie nous interpelle.

    Dans tous les cas, le Conseil National convoqué pour vendredi 19 août aura à trancher sur un certains nombre de points dont celui du changement du président par intérim.

    Tanemmirt.

    Paris le 15/08/2011 Ferhat Mehenni