• Après le colonialisme, le néocolonialisme

    TIMANIT I TMURT N YIQVAYLIYEN
    MOUVEMENT POUR L’AUTONOMIE DE LA KABYLIE

    Sur la totalité de leurs territoires, les Amazighs subissent le négationnisme des régimes despotiques en place depuis les pseudo-indépendances des nouveaux États. Ils sont victimes du racisme d’Etat, du totalitarisme et de l’oppression des régimes islamo-baâthiste dans l’indifférence totale de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’Homme : en Algérie, en Libye, au Maroc, au Mali, de même qu’aux Iles Canaries, ils sont spoliés de leur droits élémentaires et sont soumis à des politiques très actives de dépersonnalisation avec des « crises de folies meurtrières » comme ce fus le cas en 2001 avec le Printemps Noir de Kabylie et des « pics d’éradications », comme cela s’est produit à mainte reprises sur les populations touarègues de l’Azawad en particulier. Ces crimes, dignes de la cour pénale internationale, sont restés impunis grâce au soutien indéniable dont bénéficient les Etats postcoloniaux de la région.

    Au risque de perdre toute crédibilité, les ONG, les instances internationales et les diverses chancelleries qui se disent attachées au principe de liberté et de dignité, se doivent de bannir la défense sélective des droit de l’homme en apportant leur soutien aux peuples amazighs d’Afrique du Nord au même titre que les peuples Palestinien , Sahraoui et Tibétain …..On ne peut se revendiquer des principes de liberté et d’égalité, et encore moins du principe de défense des droits des peuples, lorsque les intérêts économiques priment sur l’assistance aux peuples en danger.

    Le MAK ne peut pas se cantonner dans des positions relevant du « politiquement correct » vis-à-vis des organismes dit des droits de l’homme ou des démocraties occidentales, d’autant que le « politiquement correcte » vise à garantir des intérêts contraires à ceux des Amazighs. Les dictatures Arabo-islamistes pratiquent ouvertement un apartheid linguistique et identitaire en Afrique du Nord et redoublent de férocité à l’égard des Amazighs, quand ils ne pratiquent pas des massacres à huit clos, et personne n’y trouve rien à redire ! En Algérie : Pratiquant elle-même une politique impérialiste à l’égard de la Kabylie en particulier mais aussi du pays amazigh des Mzab, qui vit régulièrement des crises dues à la politique ségrégationniste de l’Etat, l’Algérie officielle porte secours et assistance à tout autre Etat aux prises avec les peuples autochtones dont ils ont spolié tous les droits.

    Par crainte d’une éventuelle « contagion », l’Etat raciste d’Alger vient de réaffirmer, par la voix de son chef de la diplomatie, « l’attachement de l’Algérie à l’intégrité territoriale du Mali » annonçant ainsi, toute honte bue, son soutien à l’occupation malienne du territoire de l’Azawad. Nous ne l’avons jamais entendu s’indigner des massacres commis par l’armée malienne contre les populations civiles de l’Azawad et ce, depuis l’accès à l’indépendance du Mali.

    L’Algérie officielle se fait même le relais des forces de répressions maliennes contre nos frères tamasheq en faisant arrêter les jeunes diplômés touaregs susceptibles d’aider la révolution de l’Azawad. C’est ainsi que le jeune internaute Mohamed Tinariwen a été arrêté à Tamanrasset par les services de répressions Algériennes.

    Le MAK dénonce les arrestations des touaregs en Algérie, condamne la position honteuse du gouvernement raciste d’Alger et réitère son soutien indéfectible au peuple Tamasheq de l’Azawad dans son combat libérateur.

    Au Maroc : Les réformes politiques promises par la monarchie marocaine, comme on pouvait du reste s’y attendre, s’avèrent être de la poudre aux yeux. Au vu de l’efficacité du procédé, le Makhzen marocain a emboité le pas au régime raciste d’Alger en optant pour une reconnaissance fictive du fait amazigh. Comme en Algérie, cette reconnaissance de façade sert à tromper l’opinion nord-africaine et internationale tout en confisquant par la “nationalisation ” l’identité et la langue amazighes . Cette confiscation a pour but de les vider de leur substance : il suffit de voir les télévisions amazighes en Algérie et au Maroc pour se rendre compte des missions assimilationnistes de ces organes de propagande arabo-islamistes, d’autant plus efficaces qu’elles s’expriment en tamazight ! La reconnaissance du fait amazigh n’a pas eu non plus, pour effet la libération des détenus politiques amazighs. Les amazigh du RIF sont, à nouveau, victimes de l’attitude raciste du Makhzen. Les citoyens d’Ait Bouayache, relégué au rang de sous-citoyens, qui ont contesté la politique discriminatoire qui leur est appliquée par le royaume, ont fait l’objet d’une répression féroce pour avoir manifesté leur désir légitime d’avoir une vie digne et descente.

    Le MAK condamne avec fermeté cette atteinte criminelle aux droits de l’homme, exprime sa totale solidarité aux citoyens d’Ait Bouayache et exige la libération des prisonniers politiques amazighs détenus dans les prisons du Makhzen.

    En Libye, Malgré l’investissement massif des Amazighs qui a permis la libération de Tripoli et la chute de l’infâme Kadhafi, nos frères Amazighs, très appréciés durant les combats, demeurent des sous-citoyens. La langue et l’identité amazighes ne sont pas reconnues et une fois la guerre finie, ils ont été sans complexe aucun complètement « écartés » du CNT présidé par l’islamo-baathiste Abdeljalil, ancien ministre de la justice du criminel Kadhafi, ce qui en dit long sur l’idéologie sous-jacente de cette institution.

    Le MAK dénonce l’ostracisme dont sont victimes les Amazighs de Libye et les appellent à ne pas céder d’un iota sur leur droits légitimes en tant que peuple premier et légitime de Libye.

    Les Amazighs jouent en ce moment-même leur destin : c’est aujourd’hui que se joue la dernière bataille ! Ou bien ils s’affirment et s’imposent sur leur territoires respectifs ou bien ils disparaîtront au profit de l’Union du Maghreb Arabe.

    Aussi, nous appelons l’ensemble des formations politiques d’Afrique du Nord, se revendiquant de la démocratie et des droits de l’homme, à clarifier leur position vis-à-vis de la question amazighe, victime de ségrégation et de spoliation en tous genre (territoire, langue, culture, civilisation) D’autre part, nous appelons à la constitution d’un front uni de toutes les forces amazighes afin de garantir au minimum, l’authenticité de Tamazgha menacée par l’arabisation et la fanatisation religieuse très avancées des États négationnistes et par la consécration de l’UMA.

    Kabylie, le 15 mars 2012 Bouaziz Ait-Chebib, Président