• Entre hypocrisie et intérêts financiers, les Amazighs sacrifiés sur l’autel de l’arabo-intégrisme

    Avec l’intégrisme arabo-islamique qui s’installe “démocratiquement” à la suite des “printemps arabes”, c’est l’Afrique du Nord des Peuples Amazighs qui est sacrifiée au nom d’intérêts bassement mercantiles. L’hypocrisie du discours du monde libre se fait de plus en plus flagrante. Les démocraties occidentales se targuent hypocritement d’être intransigeantes sur les principes de liberté et de démocratie mais dans les faits, elles n’hésitent pas à donner des valeurs distinctes, voire opposées, à ces mêmes principes selon qu’il s’agisse des peuples d’Europe ou des autres peuples. Ainsi, les Amazighs d’Afrique du Nord doivent eux s’accommoder de “démocraties islamiques” avec la charia en guise de charte des droits de l’homme ! Les derniers évènements qui ont secoué la région et la gravité de la mise en danger de l’avenir de nos frères Amazighs de Libye et de Tunisie interpellent fortement notre Mouvement.

    Il va de soi que le MAK se positionne clairement aux côtés de ses frères Amazighs qui luttent seuls contre des idéologies profondément racistes et diaboliquement meurtrières et liberticides, exactement les mêmes que ceux que nous affrontons en Kabylie et partout ailleurs en terre Amazighe.

    En Libye, Kadhafi a été capturé vivant et ensuite il a été tué! Le constat objectif des faits montre que les «révolutionnaires» ont capturé un homme blessé et, après des traitements indignes, ils l’ont abattu. Ce dénouement, pratique, impute la liquidation de Kadhafi aux seuls «révolutionnaires» qui l’ont arrêté. Ils auraient ainsi banalement agi sous l’impulsion meurtrière de la vengeance. Commode comme dénouement, il arrange bon nombre de dirigeants Nord Africains et Occidentaux et à plus forte raison le CNT formé d’hommes très proches du cercle intime du “système Kadhafi”, à commencer par l’ancien ministre de la justice sous Kadhafi et non moins actuel Chef du CNT…

    Tout le monde aura compris que, pour beaucoup, il ne valait mieux pas que Kadhafi dispose d’une tribune où il aurait pu faire état de révélations pour le moins… embarrassantes ! Certes, personne ne regrettera le tyran à moitié fou, pour nous l’un des plus grands ennemis des Amazighs, mais le procédé est humainement indigne ! Le spectacle du corps déshumanisé de Kadhafi malmené par des sanguinaires vociférant des slogans intégristes est inacceptable ! Un seul bémol à la vue de ces images indignes, et nous nous en félicitons, nos frères Amazighs de Libye n’ont participé ni au lynchage de Kadhafi ni à son assassinat. Pas un seul drapeau Amazigh n’y a contribué, ce n’est heureusement pas dans notre culture ! C’est au nom des principes des droits humains dont elles se targuent d’être les dépositaires que certaines démocraties occidentales se félicitent de la mort d’un homme pour le moins gênant, et tué dans des circonstances pour le moins obscures.

    En outre, et comble de l’indécence, les dirigeants du monde libre feignent cyniquement de s’inquiéter “du respect des droits de l’homme” par les futures “démocraties” qui couronneront les “printemps arabes” alors même qu’ils ignorent volontairement l’avenir compromis des peuples Amazighs qui, justement, sont bien les seuls à aspirer à un avenir démocratique et non à une dictature islamiste ! En Tunisie, même scénario, montée fulgurante des islamistes et cruelle désillusion des démocrates. Le parti islamiste Ennahda, est sorti vainqueur des premières élections libres de la Tunisie. Désormais, en Tunisie, la démocratie et la liberté d’expression semblent s’acheminer vers un avenir… prometteur ! Curieusement qualifié par les démocraties occidentales de “parti islamiste modéré”, Ennahda qui a raflé 40% des sièges tunisiens, a sans doute mérité sa qualité de “modéré” en raison de la tolérance et de la modération dont il a fait preuve au cours de la violente agression des locaux de la chaîne de télévision “Nasma” accusée d’avoir diffusé un film, Persépolis, jugé “subversif” : une démonstration magistrale des “subtilités démocratiques” des Républiques Islamiques, mise en scène par l’iranienne Marjan Satrapi.

    Le “sage” Ghanouchi, chef incontesté du parti islamiste, dit modéré, avait, rappelons-le, justifié et encouragé cette agression physique en dénonçant la chaîne “Nasma” qu’il accusait d’avoir, par la diffusion de ce film, insulté toute la Tunisie…ça n’augure pas de lendemains meilleurs.

    Les Amazighs de Tunisie, très minoritaires, tentent de se faire entendre dans une société en prise au vampirisme dévastateur de l’intégrisme. Ignorés et privés du droit à la parole, ils restent quasiment inaudibles et sont d’ores et déjà considérés comme un facteur de division pour la future Tunisie, du déjà vu ! Le MAK dénonce le sacrifice de la pluralité linguistique et identitaire, en particulier le sacrifice des peuples amazighs, sur l’autel de l’intégrisme rampant des “printemps arabes” qui parasite cette vielle terre d’Afrique du Nord avec l’appui hypocrite et indécent des empires coloniaux et financiers qui ont fait de nos terres les terrains d’action de leurs guerres mercantiles.

    Nous dénonçons l’ignorance volontaire de la question Amazighe en Libye par le CNT et nous condamnons les velléités arabo-intégristes du président du CNT, Moustapha Abdel Djalil, qui était rappelons-le, ministre de la justice sous l’infâme régime Kadhafi.

    Nous condamnons le silence hypocrite de l’Occident face à la négation de la dimension Amazighe en Libye, en Tunisie et dans toute l’Afrique du Nord Amazighe, à l’image de la Kabylie qui se bat pour sa dignité depuis plus de 50 ans ! Pour le MAK, Mouloud Mébarki, Président par Intérim